OdS_recadré

Résidence du 2 novembre au 21 décembre 2018.

À l’attrape-couleurs, je dessine, à partir d’une carte géographique suisse au 25000e, une des montagnes les plus célèbres au monde, le Cervin situé dans les Alpes Suisse. Ce sera la cinquième carte dessinée de la série hyper-montagne.

Mon travail sur la montagne s’inscrit dans un contexte de fonte des glaciers alpins, de dégèle du pergisol (partie du sol gelé en permanence) fragilisant les parois rocheuses, créant éboulements et avalanches de pierres. Le paysage change rapidement en haute altitude. Les images référentes des Alpes deviennent obsolètes. Il s’agit d’en inventer de nouvelles. Mes modes opératoires passent par l’expérience du milieu, aller sur le terrain, explorer un topos pour le connaître intimement dans sa structure même.

À l’heure du changement climatique, je fais mienne la question lancée par Bruno Latour, où atterrir. Une autre question surgit alors : comment donner forme à sa sensibilité, ces affects, lorsqu’ils viennent du sol, (re)montent de la terre. Ne pas être hors-sol, c’est penser à la prise que l’on a dessus, c’est faire l’expérience d’un topos que l’on affectionne. Ne pas chercher pourquoi, mais comment, en proposer une forme et la restituer.

Olivier de Sépibus