BLOOMY CORNER
TOM CASTINEL, PEGGY PEHL ET ARMAND LECOUTURIER

Trois artistes se rencontrent dans l’espace d’exposition de L’ac, après des échanges entre Lyon et Leipzig, et un travail issu d’une résidence dans cette ancienne bâtisse bourgeoise.

Des magiciens, tantôt peintre décorateur, tantôt taxidermiste, tantôt jardinier, musicien, apothicaire, danseur…

Ils nous invitent à pénétrer dans leur Bloomy corner, ce petit coin florissant pour notre épanouissement personnel.

Quels seraient les objets, codes et symboles, de nos pratiques rituelles contemporaines ?
Les couvercles de boîtes d’une marque de complément alimentaire, Full Spectrum Omega de Solgar, une collection de cartes d’énergies, des stèles et des plaques en béton…

Dans la première salle, un bâton métallique enduit de silicone et orné de clochettes est resté posé contre le mur. Bâton de pluie, musical, outil, ou objet indéterminé. C’est un Instrument de Tom Castinel prélevé de sa grande collection de sculptures-objets inutilisables et sans fonctionnalité particulière.
Dans la deuxième salle, des bâtons, rapportés par Peggy Pehl, qui est allée dans le jardin pour couper des bambous et les installer à la verticale entre le sol et le mur de la salle d’exposition, reconstituent un bout de forêt artificielle et forment un jardin zen.

La troisième et dernière salle est une antichambre, un cabinet, la salle de l’interprète, qui nous laisse entrevoir l’univers de Tom Castinel à travers Bacchanale. (impressions, accessoires, costume… et vidéo)
Cette installation poursuit un principe moteur de son travail, le réagencement perpétuel et permanent de ces éléments fabriqués, pour créer des liens, des variations et des répétitions.
Dans une vidéo réalisée dans son atelier temporaire de Leipzig, il gesticule devant une série d’étagères de stockage, prenant tour à tour un des objets, minutieusement choisis et posés dessus, pour faire des gestes et entamer avec lui un duo. Il bégaie, bafouille et articule son propre langage corporel par des manipulations rapides, étranges et performatives comme une danse automatique.

Les artistes réenchantent notre quotidien d’objets et de gestes banals sous le regard et le sourire bienveillant des trois singes d’Armand Lecouturier, soit Saint Barthélémy, Marsyas et un Inconnu ; des sculptures en latex coloré d’une peluche trouvée abandonnée dans le grenier de la demeure, dont il ne reste que la peau molle, morte, sans corps, qui est suspendue au mur, assise sur la cheminée, et mise à terre.
Les œuvres sont autant des réappropriations personnelles de pratiques populaires, de faits divers, de légendes et de croyances ; que des références à l’histoire de l’art.
Tom, Peggy et Armand sont entrés dans la maison pour charger cet espace d’une ambiance, d’une humeur et d’une atmosphère particulière.

Laura Ben Haïba

Site de Peggy Pehl
Site de Tom Castinel
Site de Armand Lecouturier