« J’amorce [à L’attrape-couleurs], le premier volet d’une recherche plastique confrontant mémoire, corps, volonté et espace.

Au plancher de la tour panoramique de la Duchère à l’architecture autoritaire, l’espace résiste. La structure cylindrique du lieu d’exposition présente trois arrêtes et une ligne principale courbe. En réflexion de ces caractéristiques, j’ai fait le choix de déposer un rectangle d’acier dissocié en quatre parties. Séparées et verticalisées, les formes prennent leur indépendance et proposent aux visiteurs et usagers de l’association une déambulation qui se veut être à l’échelle de leurs corps. Guidés par la courbe, les monolithes d’acier, mènent à une photographie réalisée avec Laetitia Bouquerel. Entre jeu et réalité, cette image met en scène et en tension la narration de l’intime et la pulsion scopique.

Sur le retour, le parcours comporte des éléments domestiques proposant une réponse formelle documentant la vie des formes et ouvrages proposés. Les morceaux de textiles pliés et superposés sont des restes de toiles non affectés à une œuvre. Le service à thé, déposé sur les restes d’une sculpture brisée, illustre, quant-à-lui un temps passé que l’on imaginait achevé. La nappe sonore conversationnelle met en mots et en textures les récits des volontés de personnes interrogées. Un temps de collecte sera proposé lors de l’exposition au cours duquel la discussion pourra se poursuivre et alimenter la matrice sonore ».

Barbara Carnevale