Mulupam + MILIEU

Mulupam

M/M
Le collectif Mulupam et la boîte MILIEU

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M/M

 

Derrière ce titre composé de deux M séparés par un slash, se dessine une maison, celle de l’ancienne Mairie annexe du 9e arrondissement de Lyon, abritant depuis plusieurs années un centre d’art pas comme les autres, tourné vers la création contemporaine et les artistes émergents, appelé L’ac (L’attrape-couleurs, maintenant situé à proximité du musée Jean Couty ouvert depuis mars 2017 et toujours de l’île la plus bucolique de la Métropole de Lyon, l’isle Barbe).

L’exposition ouvre après les élections présidentielles françaises, elle s’inscrit dans la programmation du centre d’art bâtie sur le « collectif » pour cette saison artistique, comme une métaphore de la société (le vouloir vivre ensemble, penser collectivement le bien commun), et de ce que représente un centre d’art pour et par les artistes actuellement.

La Maison est le lien entre les deux projets MILIEU (14) et la proposition du collectif MULUPAM (3). Penser la maison comme une boîte, que le visiteur ouvrira en entrant dans les salles et découvrira les propositions artistiques. L’esprit du collectif MULUPAM investit l’ancienne mairie annexe, redevenant ainsi la maison du peuple, un espace public. C’est bien de cela qu’il s’agit, avec MULUPAM, la création est mouvement, spectacle, interaction avec les habitants d’un jour. Continuer à offrir un sens public et artistique à ce lieu ouvert à tous symbolise cette exposition à 17. Et dans cette mise en espace, comme des matriochkas1, une autre boîte s’invite, au milieu. Assumer la littéralité de l’espace et des mises en situation des créations pour renouer avec ce qui fait force, le contenu et les dialogues entre, les mises en abime, les tensions suscitées par cette habitation le temps d’une exposition.

MILIEU est une création collective (14) expérimentant l’hybridation écriture et photographie, texte et image, pensant sa forme avec son fond. Comme un hommage à la Boîte-en-valise2 de Marcel Duchamp, la boite en bois MILIEU se déploie dans l’espace comme un couteau suisse. Chaque « partition » se déplie.

M/M rassemble 17 artistes, 2 collectifs, plusieurs créations à tous les étages, faisant bien du M la marque de fabrique de cette exposition. Comme si la Maison devenait l’exposition, continuant à filer la métaphore à son ultime point, elle est la boite, le contenant dans lequel l’art et la culture s’expriment pour tous, artistes, publics, médiateurs, permanents, bénévoles de l’association, scolaires. Comme vous l’avez saisi, ce n’est pas une Maison de poupée3 comme le théâtre ou l’enfance l’entend, même si les poupées gigognes4 sont convoquées pour montrer l’ensemble : c’est bien une maison pour petits et grands avec un propos généreux, altruiste et artistique.


David Gauthier, commissaire de l’exposition

1 séries de poupées de tailles décroissantes placées les unes à l’intérieur des autres. Le mot matriochka est dérivé du prénom féminin russe Matriona, traditionnellement associé à une femme russe de la campagne, corpulente et robuste.

2 La Boîte-en-valise est assemblée, le 7 janvier 1941. Les éléments utiles aux boîtes suivantes sont acheminés aux États-Unis avec les œuvres de la collection personnelle de Peggy Guggenheim. De 1942 à 1966, à l’aide d’assistants toujours différents, Duchamp réalise trois cent douze exemplaires de sa Boîte (cat. rais. n o 484), dont vingt exemplaires de luxe (chacun d’entre eux renfermant un original). Source CNAP GP, Centre Pompidou, Paris.

3 pièce de théâtre du dramaturge norvégien Henrik Ibsen, créée en 1879. Elle est inscrite au registre international Mémoire du monde de l’UNESCO et se veut une critique acerbe des rôles traditionnels des femmes et des hommes dans le mariage.

4 On parle aussi parfois de poupée gigogne, en référence à la marionnette de la Mère Gigogne, qui représente une grande et forte femme entourée d’enfants.